SOL et lycée agricole d’Albi Fonlabour, un Tandem toujours en action qui accueille le lycée Stéphane Hessel !

Extrait du site de l’ONG Sol :

Des Tandems Solidaires qui roulent !

Malgré les contraintes sanitaires, les équipes de SOL ont pu animer 2 ateliers dans chaque lycée et 1 atelier conjoint, réunissant l’ensemble des élèves. Nous avons ainsi pu suivre près de 65 élèves de seconde générale encadrés par leurs enseignants : Laurent Beaumont (pour le Lycée Fonlabour d’Albi) et Mathilde Cagnon et Bernard Almar (du lycée Stéphane Hessel de Toulouse). Ces différentes rencontres qui ont ponctué l’année ont été riches et passionnantes grâce à la grande participation des élèves et à leur curiosité au sujet des thèmes abordés.

Ouvrir la réflexion sur les enjeux de l’agroécologie paysanne et de la solidarité internationale

Travaillé de concert entre les enseignants des lycées et les équipes de SOL, ce projet pluridisciplinaire a pour but de questionner les élèves sur les enjeux liés à nos systèmes agricoles et alimentaires dans une vision mondiale. À travers des interactions de groupes, des jeux et des restitutions orales, ce projet les prépare également aux épreuves du baccalauréat.

Dans cette idée, les différents ateliers permettent aux élèves de mobiliser leurs connaissances et leur sens critique sur les sujets de biologie et de sciences, d’économie et de géographie présentent dans les programmes scolaires et de créer des ponts entre ces différentes disciplines.

Atelier 1, le 19 et 22 avril 2022

Ce premier atelier organisé dans chaque lycée a permis de présenter aux élèves l’association, le projet et le contenu des ateliers prévus sur les semaines suivantes. Ce fut aussi l’occasion de familiariser les élèves aux notions de solidarité et d’agroécologie en leur présentant les enjeux et défis du monde agricole en France et à l’international, comme les changements climatiques, la perte de la biodiversité cultivée, la disparition des petites fermes et des paysan.nes, etc. Pour rendre le sujet plus concret, les élèves ont pu découvrir les projets Valoriser les Céréales Locales au Sénégal, Graines de Résilience en Inde et la Maison des Semences Paysannes Maralpines en France.

Pour cela, un brainstorming en groupe a été organisé autour du terme même de solidarité internationale. En parallèle, les élèves devaient réfléchir aux solutions qui existent pour faire face aux problématiques présentées suivant le contexte et les actions menées sur le terrain.

À la fin de l’atelier, un photolangage a été réalisé : plusieurs images en lien avec la solidarité internationale ont été présentées aux élèves. Il leur a été demandé, par groupe, de choisir les visuels qui représentaient le plus la solidarité internationale de leur point de vue. Ce sont les notions de partage et d’entraide qui sont le plus ressorties pour expliquer leurs choix d’image.

« Cette expérience était très intéressante, nous avons appris de nombreuses choses. Nous aimerions le refaire. » Lucas, élève de seconde du lycée Stéphane Hessel

Atelier 2, le 10 et 13 mai 2022

Ce deuxième atelier était consacré à la découverte et la prise en main d’outils pédagogiques.

La classe du lycée Stéphane Hessel a découvert le jeu Eco’landi, développé par Véronique Bonaventure, à la tête de l’association « Sur la Terre » et co-réalisée en 2018 avec SOL et Intelligence Verte dans le cadre du projet Biofermes Internationales. Ce jeu permet aux joueurs de s’approprier de façon ludique les bases de l’agroécologie par la création, en équipe, de son propre potager afin de devenir un vrai spécialiste du jardinage écologique.

 

Au lycée Albi Fonlabour, c’est le jeu Agrochallenges, conçu en 2015 par le RED (Réseau éducation à la citoyenneté et à la solidarité internationale de l’enseignement agricole) en partenariat avec l’Inra-SAD Toulouse qui a été présenté. Celui-ci a pour objectif de partager des connaissances sous forme de débat autour des enjeux économiques, environnementaux, sociaux, alimentaires et territoriaux de la transition agroécologique, à travers différents modes de jeu. Les élèves appréhendent ainsi les problématiques touchant nos systèmes agricoles et les solutions associées.

 

Les élèves ont été répartis en groupe et ont été initiés au jeu présenté. Cela leur a permis de faire le lien avec les enjeux et les problématiques rencontrées par le monde agricole qui leur ont été présentées lors du premier atelier.

« C’était un projet très enrichissant pour nous puisqu’on a pu apprendre beaucoup en rapport avec l’EATDD [option « Ecologie, Agronomie, Territoire et Développement durable » suivie par les élèves du lycée Fonlabour] notamment sur l’écologie. J’ai bien aimé le jeu, car il nous apprend de nombreuses choses. La rencontre d’une autre classe est chouette pour le lien social. » Jordan, élève de seconde du lycée Fonlabour

Atelier 3, le 20 mai 2022 

Pour ce dernier atelier, nous avons pu réunir les classes des deux lycées. Les élèves se sont retrouvés au lycée Albi Fonlabour et ont été répartis dans deux salles de classe composées chacune d’un demi-groupe d’élèves du lycée Stéphane Hessel et d’un demi-groupe d’élèves du lycée Albi Fonlabour, pour encourager les échanges entre eux. Une salle était consacrée au jeu Eco’landi et l’autre au jeu Agrochallenges.

Les lycéens ont ainsi joué sur un créneau d’une heure à un des jeux puis ont changé de salle afin de jouer à l’autre jeu proposé. Les élèves de chaque lycée ont pu présenter brièvement et animer les parties du jeu auquel ils ont été initiés lors du deuxième atelier. Grâce à ce système, les élèves ont pu transmettre les connaissances apprises à leurs paires, tout en vérifiant leur bonne compréhension des notions évoquées tout au long du projet.

Les Tandems Solidaires se sont finis par la mise à disposition de différents outils pédagogiques développés par SOL, la bande dessinée « Toutes Paysannes, Tous Paysans » et les affiches « Comprendre pour défendre – Agroécologie, Semences, Autonomie paysanne ».

« Ces 3 séances étaient très enrichissantes, cela m’a permis d’apprendre de nouvelles choses. Le jeu du lycée d’Albi nous a fait découvrir davantage sur l’agronomie. » Lola, élève de seconde du lycée Stéphane Hessel

Les différents ateliers ont permis de mobiliser et d’impliquer les élèves de manières différentes. Ils se sont montrés enthousiastes et ont témoigné d’un attrait global pour l’ensemble des activités proposées. Les lycéens étaient ravis de pouvoir échanger avec une autre classe et ils ont su s’approprier des concepts théoriques tels que l’agroécologie, les systèmes agricoles, la souveraineté alimentaire ou encore la préservation de la biodiversité cultivée. Une belle année que nous souhaitons remettre avec nos lycées partenaires pour l’année scolaire 2022 -2023 !

« C’était un beau projet, qui a permis de sensibiliser les élèves à des problématiques agricoles qui nous concernent tous sans que l’on en ait forcément conscience (en particulier les élèves du lycée Stéphane Hessel). La rencontre avec les élèves d’un autre lycée a permis l’ouverture de nos élèves à un autre public. Enfin, Les élèves ont été bien investis et ont eu une évaluation très favorable, source de motivation pour eux. » Mathilde Cagnon, enseignante de SVT au lycée Stéphane Hessel

Plus d’infos sur : https://www.sol-asso.fr/sol-et-lycee-agricole-dalbi-fonlabour-un-tandem-toujours-en-action-qui-sagrandit/

Contact : laurent.beaumont@educagri.fr




« Les chemins du Monde », un projet sur le thème de l’exil

Les élèves et l’équipe pédagogique du lycée Professionnel Agricole Honoré de Balzac se sont investis dans un projet sur le thème de l’exil intitulé « Les chemins du Monde ». Il s’est déroulé sur l’année scolaire 2020/2021.

Le projet – soutenu par la Drac et la Draaf – visait la réalisation d’un film d’animation à partir de fragments de vie que les élèves allophones de l’établissement ont accepté de partager.

Porté par Marianne Rinaldi, professeure-documentaliste du lycée et Lise Valette, professeure de Français Langues Etrangères, il avait pour objectifs d’utiliser la création artistique afin de favoriser une rencontre, des échanges et promouvoir des valeurs d’humanisme et d’interculturalité fondamentales pour vivre ensemble.

Sans aucun mot, sans grands éclats, les élèves « qui parlent une autre langue que la notre » ont livré, malgré la barrière linguistique, une partie de leur histoire. Presque timidement, ils ont évoqué leurs « chemins de l’exil ». Venus de Libye, d’Albanie, du Maroc, d’Équateur, d’Espagne, ces élèves ont ainsi pu exprimer les difficultés extrêmes qu’ils avaient rencontrées « pour aller en lieu sûr ».

Ce projet a fait l’objet d’une présentation auprès des autres classes de l’établissement le 25 mai en présence de l’association SOS-Méditerranée, dont le discours est entré en résonance avec les parcours individuels.

Ce type d’initiative, qui participe à éveiller les consciences, s’inscrit pleinement dans nos missions d’insertion scolaire et sociale et de coopération et de solidarité internationale.

Vous trouverez ici pour illustrer ces propos le livret relatant les étapes du projet…

 

Livret Projet Les Chemins Du Monde

Publish at Calameo

 

… ainsi que le film du projet « les chemins du monde » réalisé avec les élèves :

Lycée Balzac – FILM Projet Les Chemins du Monde – version OK min from CDI LPA on Vimeo.

Afin de conserver une trace de ce projet, de le faire vivre, nous allons travailler avec une artiste illustratrice de la maison de la Gravure Méditerranéenne et prévoir une impression papier.

Contacts : Julie Chavagneux
Directrice adjointe en charge de la formation initiale EPLEFPA de
Castelnau-le-Lez




Régis Dupuy, 10 ans au réseau Cameroun

La rencontre avec l’autre et l’ailleurs agrandit toujours notre regard, notre expérience et nos manières de penser.

Régis DUPUY

Dans cette interview réalisée en juin 2021, il revient sur sa mission d’animateur du réseau géographique Cameroun, pour la Direction Générale de l’Enseignement et de la Recherche, sur de nombreux projets suivis, ses rencontres et découvertes avec ce pays et ses habitants. Cet article est illustré de nombreuses photos de Régis Dupuy, dont certaines font partie d’une exposition qu’il se propose aussi de présenter dans les lycées qui souhaiteront organiser un évènement de découverte de la culture camerounaise.

Portailcoop : Peux-tu nous rappeler l’origine de ton intérêt pour le Cameroun et les projets pédagogiques menés avec les partenaires camerounais ?

Regis Dupuy : A l’origine de la plupart de nos actions, il y a souvent des rencontres déterminantes. En l’occurrence, c’est la visite du président de l’association « 09 Cameroun » dans le lycée où je venais d’arriver, il y a 20 ans ! Il était à la recherche d’éventuelles compétences dans le secteur agricole dont il pensait qu’elles pourraient être utiles pour une association qui, jusque là, œuvrait dans le domaine sanitaire et celui de l’éducation de base.

Comme les années précédentes, je participais à des actions de coopération décentralisée menées en Côte d’Ivoire, pour le compte de l’établissement où j’étais enseignant. L’expérience acquise dans ces actions, même modeste, ne pouvait pas s’arrêter là !

D’autant que dans la zone où intervenait l’association, une école technique d’agriculture, l’équivalent de nos lycées, ne demandait qu’à tisser des liens avec de nouveaux partenaires.  Et ces liens, jusqu’à aujourd’hui, ont toujours été entretenus.

Portailcoop : Peux-tu citer quelques projets emblématiques suivis avec le réseau national Cameroun de l’enseignement agricole ?

Regis Dupuy : Le réseau Cameroun, dès 2011, en tant qu’animateur, était la voie la plus efficace pour construire à plus grande échelle des relations entre établissements des deux pays. L’objectif ambitieux consistait à impulser de véritables nouveaux partenariats. Et je dois dire que cette tâche n’a pas été facile à mener, de multiples freins existaient.

Malgré cela je retiens la réussite d’un formidable projet, Keka-Wongan, né de la rencontre entre Florent Dionizy, collègue de l’EPL de Nantes et Antoine Mbida, directeur du CRA (collège régional d’agriculture d’Ebolowa). Projet initié dès 2012 et qui ne s’arrête pas de grandir, il est pris dans une spirale vertueuse que son pouvoir d’attraction s’auto-alimente sans cesse.

Pour les collègues qui voudraient s’inspirer de ce modèle, vous pouvez retrouver le documentaire, Keka Wongan -Notre caco, le film qui lui est consacré dans la sélection du festival Alimenterre 2020.

Ce que je retiens aussi, c’est le projet d’ateliers pédagogiques entre 5 établissements français et camerounais, né en 2018 à l’initiative de Pierre Blaise Ango, le coordonnateur national au Cameroun du vaste et remarquable programme de réforme de l’enseignement agricole dans ce pays. Ce projet a souffert, comme beaucoup d’autres, de la longue période de confinement, mais son nouveau départ est fixé pour l’automne 2021 avec l’accueil des 5 partenaires camerounais dans nos établissements.

Portailcoop : Quels sont pour toi les apports principaux pour les apprenants, les personnels et aussi l’animateur du réseau des collaborations et mobilités en Afrique et au Cameroun en particulier ?

Regis Dupuy : Je suis persuadé que la réalisation de projet en commun, dans lequel chacun apporte sa contribution, quelque soit le niveau d’importance de la tâche ou la nature de la question à traiter, est le meilleur moyen d’agir pour « l’enrichissement » de  chacun qui aboutit forcément, dans ce cas,  à l’intérêt commun. Cela vaut pour tous les acteurs concernés, qu’il s’agisse des apprenants ou des personnels.

C’est pour cette raison que les projets d’ateliers pédagogiques, qui, en deux mots, consistent dans la création d’un atelier technologique (transformation du manioc par exemple, ou bien atelier d’agroéquipement) doublé de la création d’un module ad’hoc. Ils mobilisent les compétences de part et d’autre dans un même objectif final, fortement utile et fortement gratifiant. Une fois la démarche engagée, chacun doit agir en interrelation avec son partenaire pour parvenir à la création du produit commun, et cela s’inscrit dans une durée relativement longue.

Au-delà de ce cadre d’un montage de projet, je redirai ce qui a maintes fois été rappelé et ce dont nous sommes persuadés, la rencontre avec l’autre et l’ailleurs agrandit toujours notre regard, notre expérience et nos manières de penser. Et lorsqu’il s’agit de l’Afrique, nous pouvons considérer que cet agrandissement est bien réel.

Portailcoop : Un conseil pour le futur animateur du réseau ?

Regis Dupuy : Sans vouloir donner de conseil, mais plutôt quelques repères, nous aurons sans doute l’occasion d’en reparler, je considère que les interlocuteurs qui comptent et sur qui on peut compter sont de vraies personnes ressources. Leurs contacts sont précieux et leur parole riche de sens.

Lorsque j’ai suivi les traces de Joël Magne, animateur du réseau Cameroun avant que je ne lui succède, nous avions fait une mission de tuilage au Cameroun, consacrée en bonne partie à la rencontre de ses personnes ressources.

 

… cela nous conduit à avoir envie de découvrir la complexité qui se cache derrière la simplicité.

Régis DUPUY

Portailcoop :  Peux-tu enfin nous parler d’une exposition photo sur le campement Pygmée Baka que tu proposes de rendre itinérante et de présenter dans les lycées agricoles intéressés ?

Regis Dupuy  : C’est un projet qui me tient à cœur ! Cette expo est composée de 45 à 50 cadres en formats différents, de 13×18 à 70×100, une partie en couleur, une autre en noir et blanc. On peut se demander pourquoi une telle diversité de formats, tout simplement parce qu’elle répond aux objectifs des « images ». Certaines ont besoin d’intimité et ne se donnent à voir qu’en s’approchant tout près, ce qui nous oblige à aller à leur rencontre, à se mettre à leur hauteur ; d’autres, au contraire, en imposent par leur taille et la force du message qu’elles délivrent, et, en couvrant le bruit de leurs voisines. Ce sont elles qui mobilisent notre premier regard et qui, généralement, l’impriment.

Pourquoi de la couleur et du noir et blanc ?

La réponse est essentiellement esthétique, certaines lumières subliment les verts et les bruns, mais aussi les détails des expressions, si bien qu’il serait dommage de ne pas les laisser parler dans ces moments propices. En contrepartie, le choix du noir et blanc a lui aussi un avantage, celui de simplifier les messages et, en quelque sorte,  de les sanctuariser… mais, par réaction, assez souvent, cela nous conduit à avoir envie de découvrir la complexité qui se cache derrière la simplicité.

J’aurai du commencer par là, les photos sont majoritairement des scènes de vie, elles sont donc consacrées aux acteurs eux-mêmes, les Pygmées Baka dans leur vie quotidienne. Il s’agit  de « portraits » collectifs ou de «portraits» individuels. Portraits entre guillemets, parce qu’il ne s’agit pas de portraits formels comme on pourrait encore l’entendre, bien évidemment.

Reste à justifier le choix de sujet ! Deux raisons : d’abord parce que membre de l’association « 09 Cameroun », j’avais dans mes missions le suivi de l’activité de l’association et des partenaires locaux du campement Baka de Lakabo ; ensuite, parce qu’avec des apprenants et des collègues, nous avons mené beaucoup de projets destinés à ce campement, in situ.

Cela ne se voit pas, parce que nous avons toujours l’impression que la durée n’existe pas dans une expo photo, mais ici,  la durée est bien présente, elle est précisément de 15 ans.

En termes pratiques, il faut un minimum de surface d’exposition pour accrocher les cadres. En général les grilles mobiles d’expo sont la solution la plus simple. Je me déplace pour le transport et l’accrochage…et ensuite le décrochage. La durée optimale d’exposition est autour de 15 jours, voire 3 semaines. Je peux aussi intervenir en cours à la demande de collègue(s), bien entendu, qui souhaiteraient en savoir davantage sur la vie des Pygmées Baka au Sud-Cameroun.

Retour sur la vie du réseau en image :

Pour les établissements partants pour accueillir l’exposition photographique de Regis DUPUY,  consulter la fiche de présentation de son exposition : LAKABO : Campement Pygmée BAKA

Présentation et commande de l’EXPO

Informations complémentaires :

  • La construction d’un centre d’accueil à Yaoundé par le programme KEKA-Wongan : Centre destiné à l’accueil de stagiaires, spécialement ceux-de notre enseignement agricole : https://3cfcameroun.simdif.com/
  • Le documentaire Keka-Wongan: https://www.imagotv.fr/documentaires/keka-wongan/film/1
  • Le documentaire « Lakabo, Campement Baka » – Février 2016,

par Cyril Sentenac, élève au LEGTA de Pamiers et membre actif du Club UNESCO des Pyrénées.

Contact : Régis DUPUY, regis.dupuy@educagri.fr

 




L’association Lafi Bala présente ses nombreux projets d’éducation à la citoyenneté avec des classes de lycée

Le festival de films documentaires ALIMENTERRE piloté au niveau national par le CFSI (Comité Français pour la Solidarité Internationale) se tient chaque année du 15 octobre au 30 novembre depuis 2007. Des milliers d’événements sont proposés dans 600 communes de France et 12 pays autour d’une sélection annuelle de 8 films documentaires offrant un autre regard sur le monde et les dérives de notre système alimentaire mondialisé. Le festival ALIMENTERRE part à la rencontre de celles et ceux qui s’engagent pour une alimentation durable et solidaire, ici et dans le monde.

Sur plus de 1 300 événements à l’échelle globale l’an passé, plus de la moitié ont été organisés en milieu scolaire : projections-débats, ateliers, marchés, conférences…  Cela peut prendre de multiples formes et s’inscrire dans un projet qui court sur l’année scolaire. Un tel succès ne pourrait voir le jour sans le concours d’enseignant·es impliqué·es qui articulent les projections avec leurs référentiels.

Sur notre territoire d’Est Occitanie (ex région Languedoc-Roussillon) où l’association Lafi Bala est coordinatrice régionale depuis la création du festival, 1000 jeunes ont « vécus » le festival. Le film est un support intéressant pour sensibiliser à nos thématiques. Images et sons permettent d’aborder des sujets, parfois complexes, de façon concrète. Adapté à une société de l’image où les écrans prennent de plus en plus de place, nous nous informons en majorité par ce biais. Voir, entendre, prendre le temps de cheminer dans une histoire… Le film est un outil idéal pour s’imprégner de la vie des autres, en particulier sur des réalités qui se passent à l’autre bout du monde, ceci est un objectif important dans le travail de l’association.

Zoom sur un projet …

A titre d’exemple, nous avons organisé plusieurs séquences d’animations en direction d’une classe de terminales ES du Lycée Jean Monet de Montpellier autour du film l’empire de l’or rouge de Jean Baptiste Mallet, faisant partie de la sélection 2018. Des confins de la Chine à l’Italie, de la Californie au Ghana, Jean-Baptiste Malet a mené une enquête inédite sur l’industrie de la tomate transformée. Il a rencontré traders, cueilleur·ses, entrepreneur·ses, paysan·nes, généticien·nes, industriel·les.

L’objectif des professeures d’économie et d’histoire était que les élèves acquièrent des connaissances sur ce sujet et organisent et animent une projection débat de ce film auprès de 60 élèves du lycée.

Nous sommes donc intervenues sur une première séance dans le but de doter les élèves de connaissances sur notre système alimentaire globalisé afin qu’il·elles puissent ensuite voir le film enrichi·es de notions et de concepts fondamentaux. Nous avons donc joué au « jeu de la ficelle » (http://www.quinoa.be/je-minforme-3/outils-pedagogiques/jeu-de-la-ficelle/), jeu interactif qui permet de représenter par une ficelle les liens, implications et impacts de nos choix de consommation. Cela offre un éclairage sur les relations entre le contenu de l’assiette moyenne et diverses problématiques comme la qualité de l’eau, la dette extérieure d’un pays du Sud, la malnutrition, le réchauffement climatique ou les conditions de travail d’un·e ouvrier·ère au Costa Rica. Cette première intervention s’est clôturée par un débat mouvant sur la thématique, afin que les jeunes étayent leur opinion et travaillent leur argumentation sur le sujet mais qu’il·elles entrevoient aussi une première forme d’animation de débat.

La seconde séance a commencé par la projection du film, suivie d’échanges et d’éclaircissement sur cette filière tomate. Ont ensuite été présentées aux élèves diverses formes de débat (boule de neige, world café). S’en est suivi un échange sur la posture de l’animateur·rice et les clés pour un débat réussi.

La classe a donc mis en pratique ces apprentissages auprès de leur pair·es la semaine suivante. Elle a animé, après la projection, un moment d’échange avec leurs camarades, suivi d’un débat mouvant avec des items créés avec leurs enseignantes.

Ce déroulé et cette mise en situation ont permis à cette classe d’aborder, par le jeu, des concepts qu’ils·elles étudieront en économie durant leur année de terminale, d’aiguiser leur point de vue et leur capacité à débattre, à animer.

Nous avons également animé une séquence pédagogique auprès de 5èmes du lycée La Gardiole à Gigean co-créé avec l’enseignante de SVT pour suivre le film Cousin comme cochon, de Mathurin Peschet. Son constat, sa région abritant près de 3 millions d’habitants produit près de 14 millions de porcs par an, mais on ne les voit pas… Après un court débat, les élèves, via un jeu d’enquête que nous avions conçu pour l’occasion, ont retracé la vie d’un porc en élevage conventionnel et biologique. Une  séquence de lecture d’emballages leur a permis de se questionner sur la traçabilité, l’ultra transformation, les diverses filières sur le marché, les labels. Nous avons terminé notre après-midi par une dégustation de jambon cuit à la couleur bien particulière, sans nitrites.

 

Les jeux, compléments incontournables de projets réussis….

Lafi Bala conçoit et édite des outils pédagogiques qu’elle anime, en particulier des jeux de rôle. Le jeu permet de se mettre à la place de « l’autre » pour mieux le comprendre.
Comprendre le point de vue de l’autre pour se forger le sien. Favoriser l’apprentissage par les pair·es est une méthode que l’on affectionne car elle permet une modification du rapport de l’apprenant·e au savoir, elle favorise également l’émergence des savoirs informels, c’est un partage qui renforce également les modalités de collaboration et la confiance en soi.

Chaque année, nous établissons et diffusons une liste d’outils pédagogiques (photolangages, jeux de rôle, jeux de plateau, mises en situation…), dont une majorité en libre téléchargement pour un accès à tous·tes, pour chaque film de la sélection du festival. Cela afin que les enseignant·es puissent soit introduire la thématique du film en amont ou continuer la réflexion amorcée par le film après projection. Nous nous tenons à la disposition des enseignant·es pour co-construire des séquences par le biais du soutien de la région Occitanie. N’hésitez plus !

Caroline & Marie

Animatrice ASSOCIATION LAFI BALA

Coordinatrice régionale Festival AlimenTERRE

Plus d’infos et de contacts : http://www.lafibala.org/


Par ailleurs il peut être intéressant de dire en complément que Le RED et LAFI BALA c’est une riche histoire commune avec de nombreuses collaborations et des liens d’amitié  forts qui perdurent. De nombreux outils d’ECSI et journées événements dans de nombreux lycées agricoles au niveau national ont été suivis et élaborés ensemble : Les jeux de la banane, de la pêche, du cacao, planète alimentation, Tzigani drom……

Enfin, ce type de partenariats (lycée – associations) peuvent être financés dans le cadre de projets soutenus par les collectivités locales (Conseil Régional – projets éducatifspour les lycées) et du dispositif Tandems-solidaires pour certaines régions.