Superbe outil pour aborder la notion de différences culturelles
Origine et objectifs
(règles reprises de l’organisme S.I.L.O. par l’association Etudiants & Développement, dans sa publication “E.A.D., une expérience de formation … “)
Permettre de prendre conscience de ce qui entre en jeu dans la
résolution en commun d’un problème complexe et dans la
transmission du savoir d’un groupe qui sait à un groupe qui ne
sait pas. Observer comment un groupe qui possède une
solution à un problème peut venir en aide à un groupe qui
cherche encore la solution.
Etapes
Dans un premier temps, l’animateur débute en annonçant : « On
va construire quelque chose. Le premier groupe qui trouve a
gagné ». Rapidement, il va ensuite diviser le groupe en deux
sous-groupes (A et B). Chaque sous-groupe reçoit quatre
verres et quatre couteaux et s’installe dans une salle.
L’animateur passe d’un sous-groupe à l’autre et donne les
instructions suivantes …
Instructions au groupe A :
Avec trois verres et trois couteaux,
construire une plate-forme assez
solide pour être capable de supporter
le poids d’un verre et d’un couteau.
Les trois verres doivent être à égale
distance les uns par rapport aux
autres. La distance entre les verres
doit être supérieure à la longueur
d’un seul couteau, aucun des couteaux
ne doit toucher la table.
Instructions au groupe B :
Avec deux verres ainsi que quatre
couteaux, construire une plate-forme
assez solide pour être capable de
supporter le poids de deux verres.
La distance entre les deux verres
doit être supérieure à la longueur
d’un seul couteau. Enfin, aucun des
couteaux ne doit toucher la table.
Rôle de l’animateur :
Il passe d’un groupe à l’autre. Le groupe A sera encouragé et
applaudi, jusqu’à ce qu’il trouve une solution. Le groupe B sera,
lui, critiqué et même découragé s’il n’arrive pas à résoudre son
problème. L’animateur poursuit ses navettes jusqu’à ce qu’un
groupe (en général le groupe A) trouve et s’applaudisse vivement
lui-même, alors que le groupe B est en proie au découragement.
Cette phase dure une trentaine de minutes.
Phase de restitution :
Dans un second temps, chaque groupe désigne un premier délégué.
Dans le couloir, les deux délégués se retrouvent. Ils sont
les seuls à pouvoir parler. Ils s’installent de part et d’autre d’une
table sur laquelle ont été déposés quatre verres et quatre couteaux.
Le délégué du groupe qui a trouvé la solution doit essayer d’aider
celui du groupe qui n’a pas résolu le problème. Le temps dévolu
à cette aide est de trois minutes, soit un dixième du temps de
l’exercice. Subséquemment, on passe à deux autres délégués.
Réflexions et prolongements
Les participants reconstituent les sous-groupes dans lesquels
ils ont joué l’exercice et répondent aux questions suivantes :
– Qu’est ce qui a facilité et qu’est-ce qui a freiné la découverte
de la solution du problème ?
– Que s’est-il passé lors des moments de communication avec
l’autre groupe (ou “du” moment … si variante) ?
– Quels sentiments avez-vous ressentis au cours des différentes
phases de l’exercice (instruction, réflexion, restitution, …) ?
– Comment avez-vous perçu l’autre groupe ? votre groupe ? l’un
par rapport à l’autre ?
– Pouvez-vous tirer de cet exercice des enseignements quant
au travail collectif et quant à la transmission d’un savoir ou
d’une capacité à un groupe ? (mauvaise question si variante)
Tous les participants mettent, ainsi, en commun leurs analyses.
Variante (d’Afric’Impact) :
Afric’Impact détourne le jeu de son origine (de réflexion sur une
transmission efficace du savoir), en un jeu de rôle sur un transfert
“paternaliste” de connaissances d’un représentant d’une O.N.G.
européenne vers un individu issu d’une communauté africaine.
Une seule rencontre entre deux délégués a lieu, dans l’une des
deux salles avec observation silencieuse des autres participants.
L’animateur joue un rôle plus grand dans la création d’un contexte
défavorable de transmission d’acquis entre les groupes Aet B. Lui,
ses explications et ses attitudes symbolisent les représentations
mentales, les différences culturelles, les perceptions diverses, …
donc les conditions réelles d’une situation très souvent observée
sur le continent africain, à retranscrire lors de l’évaluation collective.
Plus d’infos sur le site d’Afric impact : http://www.afric-impact.org/
Association Animaje Claire Neau
Bonjour, juste pour être certaine, la figure B avec les 4 couteaux et les 2 verres au sol n’est pas possible on est d’accord ! Ou alors je ne suis pas douée, ce qui est possible aussi. J’aimerai en être sûre avant de le proposer aux jeunes ! Merci à vous !
Claire – Animatrice jeunesse
Frédéric Lefebvre-Naré
Bonjour, j’ai participé à ce jeu animé par SILO en 1987 dans le cadre des formations de volontaires partant en coopération au développement (avec la DCC). Je m’en souviens bien ayant été « délégué d’un groupe ». La partie finale (réflexions…) correspondait à ce qui est présenté ci-dessus comme « variante » (d’Afric’Impact) ; il ne s’agissait de réfléchir sur la difficulté à communiquer sur l’action, sur les solutions (chacun·e ayant au fond un problème différent à résoudre, mais ignorant cette différence) au moins autant que sur la « transmission ».
L’animateur m’a indiqué que pour lui les rôles des groupes A (qui réussit) et B (qui échoue) n’étaient pas prédéterminés : c’est dans les premières minutes du travail des groupes qu’il repérait qui était « bien parti », encourageait ce groupe et tenait un discours négatif à l’autre groupe.
Il y avait un supplément : dans le cas où la rencontre des délégués était productive (où le problème du groupe B était résolu par ce binôme), l’animateur posait au délégué du groupe B un 3ème défi également à base de couteaux et verres… mais j’ai oublié lequel ! Cela permettait de voir si le délégué groupe B, au-delà d’être aidé à résoudre son problème initial, avait acquis un savoir-faire (et/ou une confiance) lui permettant de résoudre des problèmes légèrement différents. Ce qui évidemment, échouait, si le délégué A avait aidé le délégué B de façon paternaliste / directive.